Découvrez l’histoire du piano de son invention à aujourd’hui

D’où vient cet instrument ? comment est-il apparu ? Quelles sont les évolutions majeures ?

Lorsque l’on apprend le piano, on apprend à découvrir l’intérieur, ses composants… Mais l’histoire du piano elle-même, son invention par B. Cristofori, les ancêtres clavicorde ou pianoforte… sont également inspirants. Au sein de notre guide autour du piano nous voyons cette fois, l’histoire de cet instrument si particulier et élégant. D’où vient il ? Comment est il devenu si important pour la musique ?…

Bartolomeo Cristofori s’est-il inspiré du clavicorde pour inventer son pianoforte ? Tout porte à le croire. Avant 1700, période à laquelle cet instrument semble avoir été créé, il était facteur d’instrument, notamment de clavecin. Sur le plan commercial, sa création ne fut cependant pas un succès, malgré le génie de son ouvrage. D’autres noms comme Silbermann, Zumpe ou Erard ont contribué à faire du piano ce qu’il est aujourd’hui. Mais le piano ne serait rien sans les grands compositeurs qui ont réussi à construire sa réputation : Mozart, Bach, Beethoven, mais aussi d’autres plus proches, plus actuels comme Marta Argerich, Alfred Brendel… Autant de noms qui ont rendu célèbre cet instrument, un instrument qu’ils ont chacun chéri, entretenu, déplacé avec soin.

À l’origine du piano, le clavicorde

L’histoire du piano est intimement liée à celle du clavicorde qui le précède. Il serait apparu au XIVe siècle en Italie. Le clavicorde est un instrument à cordes, devenu célèbre à la Renaissance. Ce qui le caractérisait, c’est qu’en enfonçant une touche, une tige en laiton (tangente) frappait la corde et provoquait des vibrations en faisant émettre un son sur une plage de 5 octaves tout au plus.

Avant la création du piano-forte, qui a lui-même engendré le piano moderne, les seuls instruments à clavier sont le clavicorde, le clavecin et l’orgue, ce qui fait dire que le piano est un descendant des instruments à cordes, notamment du monocorde. Il peut être classé parmi les instruments à percussion, étant donné que son mécanisme est le même que celui d’un dulcimer. Le fonctionnement du dulcimer, qui est aussi celui du piano, est tel qu’un marteau frappe les cordes. En effet, le fonctionnement du piano, que l’on considère comme un instrument de musique à cordes frappées, est tel qu’en appuyant sur une touche du clavier, celle-ci bascule en actionnant une mécanique. À son tour, cette mécanique doit lancer un marteau contre les cordes tendues sur un cadre à l’aide de chevilles. C’est la table d’harmonie placée derrière le cordier qui détermine la qualité de résonance du piano.

harpsichord borromean palace italie
Clavecin

Bartolomeo Cristofori ou l’inventeur du piano

Né en 1655 et mort en 1731, Bartolomeo Cristofori, facteur de clavecin, précédemment accordeur et luthier est à l’origine de l’invention du piano au début du XVIIIe siècle. Malgré le fait que la date exacte de fabrication de cet instrument ne soit pas connue, la famille Médicis auprès de laquelle il s’était engagé après le passage de Ferdinand de Médicis à Padoue en 1687 parle dès 1700 d’un « cimbalo che fa il piano e il forte », c’est-à-dire d’un « clavecin qui peut jouer piano et forte ». L’appellation piano-forte lui vient de ce que sa mécanique nouvelle lui permet en même temps de jouer comme le clavicorde, « piano » et « forte ». Des 20 exemplaires fabriqués par Cristofori, seuls trois, hors de prix, sont aujourd’hui conservés dans trois principaux musées (New-York, Rome, Leipzig). Malheureusement, sur le plan commercial, le Gravicembalo col piano e forte ne fut pas un succès. Toutefois, le piano moderne doit au « Clavecin avec nuances douces et fortes » l’ensemble de sa mécanique.

Le piano aujourd’hui

Son évolution au fil du temps est marquée par la recherche d’un son bien fait, d’une part, et d’autre part, par la quête d’un son dynamique. Dans le premier cas, c’est l’homogénéité et la puissance du son qui sont recherchées, la quête d’un timbre uniforme qui oblige alors à construire des instruments avec une structure lourde et des marteaux ronds. Dans le second cas, une structure légère est adoptée, de même que des marteaux plutôt pointus. Si avec les premiers, il en résulte un instrument sonnant et rassurant, avec les seconds, l’instrument est davantage chantant et frêle. Le piano d’aujourd’hui se situe dans l’entre-deux. Disons-le autrement, l’évolution a donné naissance à un instrument qui se caractérise par sa polyvalence. Il n’y a qu’à voir le grand piano de concert, aussi puissant qu’homogène, aussi uniforme que dynamique et riche en harmonie. Si l’évolution de la technologie est l’un des facteurs expliquant les différentes mutations du piano, les compositeurs ne sont pas en reste dans les changements qu’il a connus. Gottfried Silbermann, facteur d’instrument, construisit son piano à partir de l’invention de Cristofori. Plus tard, viendront les pianos carrés de Johann Zumpe, qui s’est inspiré aussi bien de Cristofori que de Silbermann.

Les types de piano

On distingue deux types de piano à l’époque moderne : le piano droit et le piano à queue. Par piano moderne, on entend généralement un clavier composé de notes non altérées et de notes altérées. Les premières, les touches blanches, sont au nombre de 52. Les secondes, les touches noires, au nombre de 36.

La principale différence entre le piano droit et le piano à queue se situe au niveau du cordier. Dans le premier cas de figure, il est vertical. Et sur celui à queue, il est horizontal. Mais la différence entre les deux se situe aussi au niveau de la mécanique et des pédales. Sur un piano à queue, le poids des marteaux les fait revenir à leur position de départ, ce qui facilite une répétition rapide des sons quand le pianiste fait des trilles. Or, sur un piano droit, pour revenir à la position de départ, les marteaux ont besoin de ressorts, ce qui est un frein à la rapide répétition des sons. Sur les deux types de piano, les pédales ont des fonctions différentes. Si la question est maintenant de savoir lequel des deux choisir, il faut préalablement déterminer toutes ces données. Seulement, on retiendra qu’une queue à un son beaucoup plus puissant, un toucher agréable, une excellente mécanique. De même, cet appareil est plus facile à utiliser pour une interprétation. C’est en tout cas dans cette catégorie qu’il faut chercher ce qu’il y a de plus sophistiqué. Le droit, qui se présente aussi comme un piano d’expression ou en piano d’étude, est cependant celui le plus commun.

Avec l’évolution de la technologie, on trouve aujourd’hui de plus en plus de pianos numériques. Il existe également un modèle facilement transportable, en opposition aux versions précédentes qui exigent parfois une certaine dextérité ou l’intervention d’une entreprise spécialisée dans le transport de piano pour ne pas se désaccorder ou s’endommager.

Les grands pianistes d’hier et d’aujourd’hui

On retiendra dans cette présentation des grands pianistes ceux de l’époque classique et ceux du XXe siècle, quelques noms bien entendu. L’histoire retient que ce fut en 1747 que Jean-Sébastien Bach se servit d’un piano Silbermann pour une improvisation devant Fréderic Legrand. Pendant ce temps, Mozart fut totalement épris du piano fabriqué par Johann Andreas Stein, et Beethoven joua sur du Broadwood, une version améliorée du piano Zumpe sur lequel Johann Christian Bach faisait ses premiers pas… Autant de pianos qui font aujourd’hui partie des grandes marques. Et ces pianistes figurent parmi les grands noms dans ce domaine.

Les grands pianistes se sont pourtant recrutés partout à travers le monde et ont joué différemment sur plusieurs pianos. Parmi les pianistes classiques les plus célèbres, on citera (sans classement) des noms comme Franz Schubert, Franz Liszt, Maurice Ravel, Piotr Illich Tchaïkovski, Claude Debussy, Frédéric Chopin, Felix Mendelssohn, Richard Wagner, Georg Friedrich Händel… Autant de noms qui ont écrit l’histoire du piano au conservatoire.

Pour les pianistes célèbres du XXeme siècle, on commencera par une femme, celle dont la réputation dans ce domaine traverse les âges, Marta Argerich, la pianiste argentine. Après les Horowitz, Benedetti, Richter, c’est sans doute un géant du piano comme Alfred Brendel qui a occupé sa place. Mais on retrouvera aussi d’autres noms comme celui de France Clidat, Maurizio Pollini, Radu Lupu, entre autres, qui comptent parmi les meilleurs musiciens aujourd’hui.

Les virtuoses se sont aussi recrutées au sein du jazz ou d’autres grands noms du piano comme Herbie Hancock, Duke Ellington, Chick Corea, Michel Petrucciani, etc. Ils ont marqué l’histoire du piano par leurs œuvres.

Entretien du piano

Les mesures d’entretien d’un piano portent sur l’entretien régulier, que l’on peut faire soi-même, ou l’accordage, qui doit être effectué par un spécialiste. L’entretien régulier du piano vise simplement à nettoyer sa surface afin d’y éliminer la poussière et autre salissure qui peut s’y incruster. On peut se servir à cet effet d’un plumeau ou d’un chiffon doux. Avant d’utiliser la cire, il faut se renseigner pour savoir si elle est adaptée au type de piano utilisé. Il est par contre interdit d’utiliser des lingettes, en raison des produits chimiques qui peuvent endommager le piano.

Pour l’accordage du piano, il est requis de le faire annuellement. Dans le roman de Daniel Mason, L’Accordeur de piano, il indique trois méthodes pour ce faire. Bien qu’il ne parle spécifiquement que des pianos de marque Erard, il précise que pour accorder un piano, « il faut s’y prendre à plusieurs fois pour bien accorder un piano, parce que dès qu’on touche à une corde, on modifie l’ensemble de la table d’harmonie et donc toutes les autres cordes ».

Prendre soin de son instrument exige aussi de déplacer son piano d’un endroit à l’autre. C’est ce que nous apprend le Dr Antony Carroll, personnage du roman mentionné. Il y semble transporté par la musique après avoir reçu un Erard de 1840, expédié d’Angleterre pour la Birmanie. À l’accordeur de piano, à qui il écrit afin qu’il vienne régler les dommages subis par l’instrument au cours du voyage, il notifie son grand désarroi en soulignant qu’ « on déplace beaucoup plus facilement un homme qu’un piano ». En effet, c’est un instrument fragile, malgré son poids. Pour le préserver en état, il serait important de confier le transport de piano à un spécialiste du portage.

marteau du piano frappe une corde